Il y a pas peu, un prospect m’appelle et me dit :
Bonjour Monsieur, nous venons d’acheter une maison dans la région et aimerions la louer cet été.
Moi : je suis navré, je suis complet, sauf si vous louez du dimanche au dimanche, et encore ce n’est pas sûr.
Lui : passez donc et nous en discuterons si vous voulez bien.
Me voila devant leur maison (au milieu d’un lotissement)
Moi : bonjour Messieurs Dames, alors expliquez moi tout. (je vous l’a fait courte)
La dame : alors voilà…. nous voudrions louer notre maison, etc, etc, mais….
· on n’accepte pas les animaux
· on ne veut pas d’enfants parce que les enfants ça fait n’importe quoi et nous, on a des choses fragiles…
· ce canapé (2 canapés dans le salon) on va mettre un drap dessus parce que vous comprenez il est tout neuf, on ne veut pas qu’ils s’en servent (un canapé en simili cuir couleur jaune….les mêmes qu’on trouve en bord de route en Afrique, mon regard est carrément hypnotisé par sa laideur)
· on veut un état des lieux très précis
· on pense louer environ 2 000 euros la semaine en aout (3 chambres, pas de piscine, dans un lotissement)
· on se demande si on va pas fermer la cuisine sachant qu’il y a une cuisine d’été dehors.
Elle encore : Qu’est-ce que vous en pensez ?
Moi tel un boxeur sonné : heu….comment vous dire….la tout de suite je dirais que…..vous allez mettre un drap sur votre canapé la au milieu de votre salon,???
Son mari venant à ma rescousse : oui enfin chérie, tu exagères un peu non ? On en a parlé avant que Monsieur arrive, on peut quand même laisser au moins la cuisine. (Nous étions définitivement dans une autre dimension…). C'est vrai aussi pour le canapé non?
Elle : c’est toujours pareil avec toi, tu es toujours trop laxiste.
Depuis plusieurs minutes, le regard hagard à cause du canapé et du reste..., je me demandais comment j’allais me sortir de cet entretien sans séquelles psychologiques..
Lui : bon… de toute façon, tu dois aller chez ton coiffeur, je vais voir avec monsieur, je ne prends aucune décision et on en parlera ce soir (le gars avait prévu le coup à mon avis)
Elle : si tu crois que tu vas m’avoir comme ça… ! Et la voila partie chez son coiffeur…
Une fois sa femme partie il reprend:
excusez moi Monsieur, je suis navré, ma femme exagère un peu (sic…), depuis qu’on a acheté cette maison, elle est dans un état pas possible.
Et le voilà parti dans des explications sur sa femme dont je me serai bien passé, ça commence à devenir gênant, mais en gros le type est au bout du rouleau.
N’écoutant que mon courage….et surtout arrivant enfin mais non sans mal à faire abstraction du canapé, j’utilise la fameuse technique consistant à dire qu’il n’est pas le seul à avoir des problèmes avec sa femme (vous pouvez changer pour avec son mari, les 2 marchent très bien), car allez savoir pourquoi, le malheur des autres console toujours un peu…
Moi : rhalalala…ne m’en parlez pas….elles (ils) nous en font voir des vertes et des pas murs c’est sûr…. Moi en ce moment c’est pareil, je n’en peux plus…
Lui, soudainement ragaillardi : ah bon vous aussi ?
Moi : long soupir, suivit d’un silence: je me demande si je ne vais pas prendre une décision tellement j’en ai marre, je vous promets.
Lui : ah bon ? c’est dingue… Vous êtes marié depuis combien de temps vous ?
Moi : on n’est pas mariés, ça va faciliter les choses, ras le bol !
Lui : c’est sûr que les femmes font n’importe quoi maintenant…on s’est fait bouffer.
Moi : MAIS A QUI LE DITES VOUS …. 😊 croyez-moi, je vais sérieusement remettre les choses dans l’ordre. (Ne pas hésiter dans le coté moi aussi je sais ce que c’est d’être un martyre)
Lui : attendez, vous ne savez pas, l’autre jour, je vais vous raconter, vous allez voir.
Maintenant c'était moi qui avait sombré dans la déprime....le canapé me hantait toujours…quand la….miracle mon téléphone sonna.
Moi : oui allo ? Bonjour Madame, oui excusez moi, je termine un entretien et je vous rappelle dans 2 minutes max.
Je raccroche et me lève pour me sauver, et le gars me dit au portail:
Bon…. ne vous laissez pas faire, vous avez l’air sympa, dynamique, vous êtes encore jeune, 1 de perdue, 10 de retrouvées.
Réfléchissant à la pertinence de cette synthèse…, je lui tendais la main et il termina par : en tous cas, ça m’a soulager un peu de pouvoir discuter avec vous, je vous remercie.
Savoir réconforter, c’est aussi ça votre concierge préféré… :-)
PS : on s’est croisé récemment au supermarché du coin, nous nous sommes salués, et en partant il m’a fait un petit clin d’œil…
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