1 cheval récalcitrant
- Jean Peup
- 7 oct.
- 3 min de lecture
Dimanche dernier, j’avais organisé une balade moto avec un copain ayant été lâchement abonnés par nos chéries respectives.
J’avais obtenu l’adresse d’un restaurant ou nous pourrions manger local et de saison et qui pourrait être une étape idéale pour notre pause déjeuner.
Dans un décor fantastique, perdu au milieu des montagnes du sud-ouest de l’Ardèche au bout d’une route improbable, se trouvait nôtre auberge, digne représente de l’auberge rurale. Vieux corps de ferme, des granges remplies de matériel agricole, de magnifiques vaches tout autour.
Nous sommes donc descendus de nos destriers et avons poussé la porte de l’établissement.
Ce fut une plongée directe 40 ans en arrière dans les fameuses émissions de la regretté Maïté. Le même décor.
Face à l’entrée trônait une grosse cheminée (avec le fusil de chasse) dans laquelle une splendide brochette de gigots d’agneaux était entrain de rôtir, le personnel et les clients étaient tous rougeots comme on en voit qu’à la campagne (le grand air sans doute…), un tee shirt encadré au mur « sauver un éleveur, mangez un vegan ».
On a tout de suite compris qu’on n’était pas chez un chef étoilé installé à la campagne qui allait nous faire de la cuisine fusion moléculaire….
Installés à notre table, le serveur nous demanda : qu’est-ce que je vous sers à l’apéro ? Oui, ici on prend l’apéro, c’est évident…
Amusés, on commanda 2 bières pressions qui furent accompagnées d’une assiette de jambon en guise d’amuse-bouche qui aurait pu nous suffire comme repas.
Je demandais alors au serveur : vous avez une carte ?
Le serveur : pas de carte Monsieur, c’est menu unique le dimanche, entrées, plat, fromage et dessert. Pour la viande, vous préférez rosbif ou gigot de veau ?
Pendant qu’il attendait notre réponse, il ouvrit la bouteille de vin rouge posée sur notre table (sans nous demander si on voulait du vin, il y a des choses évidentes on vous dit…)
Rappelons ici qu’il s’agissait d’une virée en moto….mais bon…on venait de la Drome, on avait un statut à défendre en Ardèche…on n’allait pas se dégonfler.
Une fois nos commandes enregistrées, le serveur revient avec l’entrée :
2 omelettes aux cèpes
2 caillettes
2 salades vertes.
Les omelettes étaient de la taille de nos assiettes, un saladier de salade géant, et des caillettes au cas ou l’entrée serait trop légère.
Ensuite nous fut apporté la viande, accompagné d’une bombine servie aussi dans un saladier…le même que pour la salade, ils doivent avoir un seul modèle...
La bombine c’est un plat local, une sorte d’écrasé de pommes de terre, un savant mélange entre une purée et un gratin, le truc qu’on pourrait utiliser pour monter un mur…
Inutile de vous parler des proportions…
Fromage.
Dessert à l’image de restaurant…
Bien sûr pour faire passer tout ça, il a bien fallu boire un peu, pas de chance il n’y avait pas de carafe d’eau sur la table… on a oublié d’en réclamer. J’avais perdu tout contrôle de la situation depuis un moment, je ne me rappelais plus du tout qu’on était venu à cheval...
Au moment de payer nous découvrîmes qu’évidemment, pas de paiement en CB…., c’est comme pour l’apéro ou le vin, il y a des évidences…. 😊
Le patron qui tenait la caisse a insisté pour qu’on boive un digestif qui était déjà prêt pour nous, on n’a rien pu faire…
J’ai réussi à pousser la porte de l’établissement dans l’autre sens, il était 16H…
Un épais brouillard était tombé, à moins que ce soit la visière fumée de mon casque, impossible de savoir où étaient nos chevaux…
On a mis un temps fou à les retrouver, mais j’ai bien dit au mien que c’était vraiment mal de pas m’attendre ou il était attaché.
D’autant qu’il restait 2 heures de route avec un virage tous les 50 mètres, pendant lesquels j’ai tenté, tout le voyage et vainement.... de me rappeler le nom de ce tube jaune dans ma pharmacie contenant des pastilles effervescentes pour aider à la digestion….
On s’est arrêté sur la route pour acheter 2 bouteilles de Badoit qu’on a bu d’une traite….
Vivement cet hiver qu’on mange des truffes…
Bien à vous.
PS : on rigole on rigole, mais vous avez vu mon nouveau site web ?


Commentaires