top of page
Rechercher

Miracle

  • Photo du rédacteur: Jean Peup
    Jean Peup
  • 23 juin
  • 3 min de lecture

On sait bien pourtant que les miracles n’existent pas…mais pourtant on continue d’y croire.

 

Ayant un besoin urgent d’un élagueur juste avant l’arrivée prochaine de locataires, pour sécuriser un marronnier dans la cour principale d’une propriété, je rencontre un jeune (très jeune) nouveau chef d’entreprise qui vient de se lancer dans l’entretien d’espaces verts, et notamment l’élagage.


Lors de notre rendez-vous pour qu’il puisse me faire un devis, nous sympathisons vraiment et j’ai très envie de pouvoir lui donner du boulot.

A réception de son devis, je suis vraiment très surpris du tarif, surtout en mode urgent, c’est un miracle.


Je suis soulagé que les futurs locataires ne reçoivent pas sur la tête une branche comme il en tombe parfois d’un très gros diamètre. (L’arbre est vraiment vieux)

Je valide donc son devis et son intervention dans 3 jours.


Le jour du rdv, à 8H du matin comme prévu, mon prestataire arrive à 08H30. Rien de grave


Le garçon m’explique que son élagueur va arriver, que ce n’est pas lui qui fait ça, il travaille avec un pro, une « pointure » me dit-il, avec une approche différente, très orientée respect de la nature…

Bon…Et il arrive quand ?...


½ heure plus tard, soit au total 1 heure de retard (pendant laquelle j’aide mon prestataire à descendre son broyeur car il n’y arrive pas tout seul…) le gars se pointe, et descend de son camping-car-maison-camionnette pro, puis vient à notre rencontre avec un beau sourire.


C’est ce qu’on appelle un « rasta », dreadlocks, no stress, tout va bien…un disciple du grand Bob quoi…:-)


Après les politesses d’usage, le gars se dirige vers son véhicule et se sert un café déjà préparé dans son thermos, tout comme son joint qu’il allume en buvant son breuvage (tout est vrai dans cette histoire)


Bon…je n’ai rien contre les « rastas », c’est des pacifistes, et en ce moment, les pacifistes, on devrait peut-être en avoir plus…


Je constate (encore de bonne humeur) que je suis tombé sur une grosse équipe, et me demande si fumer un joint avant de grimper dans un arbre, c’est vraiment une super bonne idée…


Au moment où je commence à devenir un peu (trop ?) critique, le Monsieur pose son gobelet et son joint et va vers l’arbre à élaguer et l’enlace pendant quelques secondes.

Son collègue (patron ?) me chuchote que c’est un peu spécial, mais tellement beau…(sic)


Puis il revient vers moi et m’explique que les arbres sont vivants, communiquent, et qu’il faut savoir comprendre leurs vibrations…

Avant de répondre quoi que ce soit, sachant pertinemment que dans l’esprit du gars, je ne suis pas à la hauteur avec mon petit cerveau étriqué, je me demande si je ne vais pas, soit lui demander de tirer une ou plusieurs bouffées (ca à l’air vraiment bien son truc…), soit abonder dans son sens histoire qu’à un moment il commence à bosser….(inutile de discuter, soyons pragmatique…)


Donc je lui dis que j’aimerai bien sécuriser cet arbre, couper cette branche, et peut être celle-ci, et pourquoi pas celle-là, etc., etc.

L’élagueur me dit alors : » tu sais, si je devais t’amputer, tu aimerais bien que ce soit vraiment nécessaire. Bah un arbre c’est pareil. »

 

9H45, je ne suis plus du tout de bonne humeur...


Je réfléchi comment renvoyer ces bras cassés dans leurs chaumières, mais hélas je dois composer avec eux…mes locataires arrivent dans 2 jours.


J’attrape alors mon prestataire et l’emmène à l’écart pendant que l’élagueur s’équipe.


Moi : tu sais quoi, je vais te laisser gérer ta « pointure », mais si jamais dans les 12 prochains mois une branche tombe sur la tête de quelqu’un, je t’avertis, tu en porteras les conséquences.

Parce qu’entre une branche à moitié vivante, sur un arbre centenaire, et un humain qui la prends sur la tête, pour moi, il n’y pas de débat.


Donc je vais partir, et revenir dans 1 heure, et on va voir le travail que vous avez fait. Est-ce que c’est clair ?

Le (trop) jeune chef d’entreprise : oui t’inquiètes pas, je comprends, je vais lui parler, rassures toi.

Moi : non, tu ne vas pas lui parler, tu vas lui dire ce qu’il doit faire ! Et si tu veux qu’on travaille à nouveau ensemble, tu ne me ramènes pas un disciple de Bob Marley explosé à 09H30 qui parle aux arbres et croit que c’est lui qui décide. Tu m’as bien compris ?


1 heure ½ plus tard, je reviens et constate que le travail est à moitié fait. Le jeune patron regarde ses chaussures, et Pocahontas fait des étirements en regardant le soleil.

Moi : ça va ?

Lui : oui je fais une pause, je vais reprendre, j’avais besoin de me reconnecter.

Moi :  ….. oui t’as raison c’est important…et tu penses finir quand ? 

Lui :  encore 1.2 heure et j’aurais fini.

 

Résultat : les miracles n’existent pas…vive la Drome… 😊

 
 
 

Posts récents

Voir tout
Bah alors ?

Je rencontre dernièrement chez ma coiffeuse préférée une charmante dame de ma connaissance installée ici depuis peu avec son mari qui me...

 
 
 

Comentários


bottom of page